J’ai souvent pensé à écrire un petit article sur le cannabis, mais j’ai toujours eu peur du jugement des gens, de la façon dont ils allaient immédiatement me catégoriser, et je n’ai donc jamais osé faire le pas. Aujourd’hui, avec un peu plus de maturité et de recul (effectivement, à plus de 10 000km du Maroc, j’ai assez de recul), je m’autorise à révéler (pour ceux que ça intéresse) quelques pensées.
Le chanvre est une plante pleine de ressources, souvent jugée et mal connue du grand publique, elle permet de faire bien plus de choses que sa réputation ne laisse entendre. Le chanvre est une plante isolante qui peut servir à faire des vêtements, des tissus en tout genre, mais aussi, plus étonnant, des maisons qui sont mieux isolées que la plupart des bâtiments traditionnels modernes. Donc pour ce qui est de l’aspect utile de la plante, je pense qu’un petit tour sur Google vous suffira pour trouver mille et une utilités à cette magnifique plante.
Il vaut mieux connaître sans juger, que de juger sans connaître
Parlons plutôt des choses qui fâchent, le chanvre lorsqu’il est utilisé à des fins stupéfiantes, en fait bondir plus d’un. Généralement, tous ceux qui critiquent le cannabis n’ont jamais essayé de le fumer. Ils se contentent d’émettre des critiques sur un sujet dont ils ne connaissent ni la saveur ni les effets. Evidemment, on pourrait dire que l’on a pas besoin d’essayer l’héroïne pour dire que c’est mal, et je suis totalement d’accord. Mais à deux poids, deux mesures. Le cannabis n’est pas une drogue dure. Effectivement, le cannabis est autorisé et en vente légale dans pas mal de pays, toléré dans la moitié de l’Europe, et interdit dans la plupart des régimes dictatoriaux ou à tendance religieuse. Ici, en Californie, sous réserve d’avoir une carte médicale, il existe une flopée de “Medicinal Cannabis Club”, des endroits où tu peux acheter de l’herbe en toute légalité, et te trimbaler avec sans aucune appréhension. Bon, je suis d’accord, c’est totalement hypocrite de faire une carte pour pouvoir en acheter, sachant que la carte ne repose que sur le prix d’une consultation chez le médecin et d’un petit mensonge du genre “J’ai des douleurs chroniques au dos”. Mais, les bienfaits de la consommation (certes modérée) de ce produit sont inéluctables. Evidemment, il faut savoir maîtriser sa consommation, c’est comme le vin, ne jamais consommer avant le travail, faire tout ce qu’il y a faire avant de s’allumer un pétard, savoir faire des pauses régulières, doser raisonnablement ses joints, éviter tous les accessoires du genre bang, pipes… proscrire la poussée d’Archimède, les joints à 12 feuilles, les hélicoptères, moustaches et j’en passe. C’est évidemment difficile de se modérer quand on aime ça, mais c’est comme toute chose, si on en abuse, elle perd tout son charme.
Mais au final, c’est quoi les effets ?
J’ai remarqué avec quelques années d’expérience, que le cannabis accroit la sociabilité des gens, réduit leur agressivité, augmente leur créativité, réduit les barrières, que ce soit entre les gens, mais aussi les barrières internes qui nous empêche de nous laisser penser librement, ces barrières qui anéantissent nos idées les plus folles, les plus belles, celles qui ne se montrent que quand on vogue profondément dans nos rêves. Les bienfaits psychologiques sont incontestables ! Par contre, l’abus du cannabis provoque une stupidité absolue, un manque de motivation total, une soif inétanchable, la bouche pâteuse, les yeux rouges, éventuellement des baisses de tension (t’es à deux d’tens man!), des problèmes d’érection, une dalle si forte qu’on dirait que t’as passé 15jours en Somalie.
Hypocrisie?
Quand je vois l’hypocrisie des pays qui interdisent ça, je trouve que c’est une nuisance à la liberté personnelle de chacun. Nous interdire de consommer tel ou tel produit et c’est comme nous obliger à en consommer un autre. Interdire ou obliger, au final, c’est comme -1 ou +1, la valeur absolue reste 1. Au Maroc, premier exportateur mondial de cannabis, où près d’1 milliards de joints sont fumés par an, le cannabis est interdit et la simple possession passible de prison. En France, où près d’un jeune sur deux a déjà fumé sur un pétard, la possession est interdite, et passible de quelques nuits au commissariat, surtout si le possesseur est arabe, noir je vous raconte pas. Je ne fais ici ni l’apologie du hash, ni le blâme des interdictions. Je veux seulement donner mon point de vue sur une plante mal jugée et méconnue du publique. Et qu’à causes des gens qui en abusent, cette plante a une très mauvaise réputation.